Une question d'éducation
Manuel scolaire de l'Autorité palestinienne 2003
Incitation des enfants au martyre
L'utilisation des enfants durant le combat de Jénine
L'éducation des enfants musulmans Le Figaro
Un nouveau manuel scolaire de l'Autorité palestinienne (2003) appelle au djihad et au martyre
Source
: www.memri.org/french.
MEMRI signifie Middle East
Media Research Institute.
Après
les Accords d'Oslo, l'Autorité palestinienne s'était mise à concevoir de
nouveaux manuels scolaires témoignant d'un léger changement de fond et
d'optique. L'étude des manuels scolaires réalisée en 2001 par MEMRI, sous le
titre « Récit du nationalisme palestinien », indiquait que les
manuels palestiniens édités après Oslo reflétaient un effort d'ensemble pour
contenir la virulence du venin anti-israélien : l'incitation directe à la
violence avait considérablement diminué tandis qu'un notable effort de
valorisation des valeurs de liberté et de démocratie avait été déployé. (1)
En
2003 toutefois, un nouveau manuel du ministère de l'Education de l'Autorité
palestinienne, intitulé « Culture islamique » et destiné aux élèves
de Première, révèle un retour à l'incitation au djihad et au martyre. (2)
Voici quelques passages tirés de ce manuel :
(Page
98) : « [L'une des] fonctions de l'Etat est de renforcer le lien
entre l'Homme et son Créateur (...), de défendre la religion et de la protéger
des innovateurs [hérétiques] et des sceptiques (...), de préparer la nation
au djihad et de défendre le pays contre ses ennemis (...), d'accroître le
niveau de connaissance de la nation (...) car pour accomplir son devoir
religieux et connaître les commandements religieux, il faut un certain degré
d'érudition et d'éducation. »
(Page
104) : « Cette nation devrait soutenir le dirigeant dans tous ses
efforts de progrès (...), [participer] aux affaires extérieures par le djihad
et aux affaires intérieures par (...) un renouveau industriel, agricultural,
moral et social (...) en adhérant aux lois religieuses (...) »
(Page
208) : « L'islam est la religion d'Allah pour tous les êtres
humains. Elle doit être proclamée et elle doit inviter [les gens] à l'adopter
de manière avisée, au moyen de sermons adaptés et de débats amicaux. Ces méthodes
sont toutefois susceptibles de se heurter à une certaine résistance et les prédicateurs
peuvent se voir empêchés d'accomplir leur devoir (...) Alors, le djihad et le
recours à la force physique contre les ennemis deviennent inévitables (...)
'Djihad'
est un terme islamique qui signifie 'guerre au sein des autres nations'. La différence
est que le djihad a des objectifs nobles et élevés et n'est mené que pour
Allah et pour Sa gloire (...) [En revanche], les guerres menées par les autres
nations sont le fait de la malveillance, de l'agressivité, de la soif de
pouvoir, [du désir] d'étendre son influence, piller, tuer, réaliser ses
ambitions et ses aspirations [propres], comme dans le cas de la guerre que les
pays occidentaux ont menée pour exploiter les pays islamiques à des fins impérialistes,
pour dominer les citoyens musulmans, dérober leurs ressources et leurs
richesses (...) »
(Page
209) : « A la Mecque,
le Prophète d'Allah a appelé [la population à adhérer] à l'islam en présentant
des preuves (...) Ses armes et celles de ses compagnons à ce stade de
propagation du message [de l'islam] étaient la persévérance et la retenue.
[Mais] suite à la migration du Prophète vers Médine
et à l'émergence, là-bas, d'une société islamique, il ne fut plus possible
d'éviter le combat contre l'agression et les polythéistes (...) Après ces événements,
le djihad est devenu une obligation pour tous les musulmans (...)
Le
Prophète d'Allah a pratiqué le djihad pendant son séjour à Médine ;
ses compagnons et disciples ont suivi sa voie.
Le
djihad est-il cependant un devoir personnel [Fardh'Ayn],
que tout musulman à l'obligation de respecter, ou un devoir collectif [Fardh
Kifaya] ? C'est vraisemblablement un devoir collectif. Si
certains musulmans [seulement] le remplissent, il n'est pas exigé de tous, dans
la mesure où [les actions des combattants] suffisent (...) [En revanche], si
nul ne pratique le djihad, tous les musulmans se rendent coupables de négligence.
Le
djihad devient un devoir personnel dans les trois cas suivants :
a.
Quand des musulmans sont attaqués. Quand il existe une présence
ennemie en pays musulman, le devoir des citoyens [musulmans] de ce pays est de
combattre l'ennemi et de le chasser. S'ils en sont incapables, le devoir
personnel [de djihad] incombe alors à leurs voisins, jusqu'à ce que l'ennemi
soit vaincu et anéanti (...)
b.
Dans le cas d'un appel général aux armes. Quand un dirigeant
musulman appelle aux armes, ou appelle un groupe donné aux armes, les musulmans
ont le devoir de répondre à cet appel (...)
c.
Quiconque assiste à une bataille a le devoir de se battre contre
l'ennemi en prenant part au combat (...) »
(Pages
210-211) : « [Les différents] types de djihad :
a.
Le djihad physique - ou participation [au combat] contre l'ennemi.
L'attaquer directement avec des armes, au moyen d'une participation effective au
combat en se sacrifiant pour Allah. Telle est l'ultime obligation du [croyant].
Allah a promis le Paradis à tous ceux qui participeraient personnellement au
djihad en Son nom, et de les restituer sains et saufs à leurs familles avec un
important butin de guerre.
b. Le djihad matériel : celui qui mène ce type de djihad contribue financièrement à l'équipement des armées musulmanes en armes variées, à leur approvisionnement, aux moyens de transport terrestres, maritimes et aériens et à tout ce dont les combattants du djihad ont besoin pour vaincre l'ennemi, glorifier le nom d'Allah et renforcer Sa foi. Egalement compris dans le djihad matériel se trouvent l'édification d'installations militaires, de fortifications, de forteresses, d'aéroports et de ports maritimes dont les armées musulmanes ont besoin, ainsi que la constriction de dispensaires médicaux et d'hôpitaux destinés aux soldats du djihad et à leurs familles, et l'octroi de fonds aux combattants du djihad et à leurs familles.
c.
Le djihad des idées - le djihad par la bouche et la plume,
consistant à fournir des preuves
irréfutables contre les ennemis et les inviter à [reconnaître] Allah. Ce
djihad se mène au moyen de sermons, par l'écriture, les chants, etc.
d.
Le djihad par le (...) contact avec les participants au djihad et
en prenant part à des actions liées au djihad, comme le transport de soldats
ou de l'approvisionnement leur étant destiné, comme servir à manger et à
boire aux soldats, prendre soin des blessés et protéger une position
[militaire].
La
nation islamique a aujourd'hui un besoin urgent [de raviver] l'esprit du djihad
chez ses fils, tous types de djihad compris, et de mobiliser toutes ses
ressources à la consolidation de la religion d'Allah [afin de] forcer Ses
ennemis [à se rendre]. »
(Page
213) : « Le djihad est une nécessité vitale. Une nation ne peut défendre
sa religion, son honneur et sa patrie si elle n'est pas en mesure de le faire.
C'est pourquoi l'islam a imposé [l'obligation] du djihad à la nation musulmane
le jour où une société et un Etat [musulmans] sont nés à Médine (...) »
(Page
214) : « Allah a enjoint les musulmans à convaincre les gens [de la
véracité du message de l'islam] avec sagesse, par des sermons adaptés et des
débats amicaux, afin que la diffusion de l'islam se fasse par la persuasion
intellectuelle, la gratification intérieure et dans la sérénité, et non par
la contrainte, car Allah a dit : 'Nulle contrainte en religion (...)' [le
Coran 2 : 256]
[Toutefois],
quand les despotes s'opposent aux sermons islamiques, empêchent les prédicateurs
d'annoncer la bonne nouvelle [de l'islam] à la population, construisent des
barrages et des obstacles sur le chemin des prédicateurs et empêchent la
parole d'arriver jusqu'au peuple, le djihad devient la seule manière de
franchir les obstacles qui privent les êtres de la liberté de choix et empêchent
la propagation de l'islam. Le Prophète d'Allah a enjoint les adeptes du djihad
à ne pas initier [d'emblée] de guerre contre leurs ennemis, mais à leur
proposer l'islam, et s'ils le refusent, à leur suggérer de payer la Jizya
[impôt imposé aux non-musulmans sous souveraineté musulmane] (...), et s'ils
s'entêtent à refuser, à les combattre.
Le
djihad est considéré comme un moyen de renforcer la nation et [d'assurer] sa
victoire par la lutte armée quand toutes ses ressources, sa force et son
potentiel sont mobilisés (...) Le djihad est également considéré comme une
source de bien-être et de prospérité pour tous les musulmans. Après avoir
remporté la victoire, le guerrier du djihad retourne chez lui avec de hautes
aspirations et la tête haute, remerciant Allah de sa bonté. S'il est béni de shahada
[martyre] et d'honneur, son âme retourne au Créateur pour vivre une autre vie,
[être] comblée de récompenses et d'honneur, d'une vie de grâce accordée par
Allah, ainsi que le dit le Cioran [3 : 169-170] : 'Ne considérez pas
comme morts ceux qui ont péri pour la cause d'Allah, mais comme vivants et
comblés par leur Seigneur (...)' »
(Page
215) : « La nation islamique doit répandre l'esprit du djihad et
l'amour du sacrifice de soi [shahada]
parmi ses fils, de génération en génération, est plus encore à une époque
où le matérialisme prédomine dans l'esprit des gens et où ces derniers
renoncent au djihad face à un ennemi qui cherche à les [exploiter] (...) Il
est clair que le respect et le pouvoir de la nation islamique dépendent de la
préservation d'un fort esprit de djihad. Quand cet esprit s'affaiblit et que la
nation n'a plus le pouvoir d'aider ses éléments faibles et de les défendre
contre ses ennemis, elle se trouve attaquée de l'extérieur ; les
agresseurs la convoitent, l'humilient, pillent ses ressources, tuent ses
habitants, conquièrent sa terre et s'y installent pour mener une vie
d'immoralité. »
(Page
304) : « A. Les ennemis occupent les territoires musulmans ; les
ressources [des musulmans] sont pillées, leur sang est versé, leur honneur est
terni ; en conséquence, ils vivent dans la honte et l'oppression. B. Ils
perdent la grande récompense promise par Allah aux combattants du djihad et aux
Shuhada [martyrs]. C. Un châtiment
sévère au Jour du Jugement. »
(Page
305) : « Allah a enjoint les fidèles à prendre part au djihad en
toutes circonstances, que cela leur soit facile ou difficile, qu'ils soient peu
nombreux ou en grand nombre, en temps de prospérité comme en temps de disette,
qu'ils soient forts ou faibles. Le djihad doit se faire par le sacrifice de soi
ou [être de nature] matérielle, pour la gloire du nom d'Allah. C'est ainsi
qu'il convient de jouir de ce monde et de réussir dans l'au-delà. »
(Page
155) : « La raison logique justifiant l'exécution d'une personne qui
abandonne l'islam est la suivante : rien dans l'islam ne contrarie la
nature humaine. Quiconque adhère à l'islam après avoir reconnu sa vérité,
et goûte à sa douceur pour ensuite l'abandonner, se rebelle contre la vérité
et la logique. Comme tout autre régime, l'islam doit se protéger. C'est
pourquoi ce châtiment [l'exécution] est le sort de celui qui abandonne l'islam ;
en effet, ce dernier répand le doute sur l'islam (...)
L'abandon
de l'islam est un crime qui entraîne une punition sévère (...) [Les étapes
à suivre sont : ]
a. Encourager [le pécheur] à abjurer immédiatement (...)
b. L'avertir des conséquences de son entêtement à vouloir abandonner l'islam, c'est-à-dire le prévenir de son exécution.
c.
Exécuter le pécheur s'il persiste à vouloir abandonner l'islam
(...) »
(Page
252) : « Les missionnaires forment l'une des institutions
occidentales au service de l'invasion intellectuelle du monde musulman. Ils ont
essayé de pousser les musulmans à quitter l'islam en affaiblissant leur foi et
en leur faisant adopter le mode de vie chrétien. Extérieurement, ils appellent
à adopter la foi de Jésus, mais en réalité, ils s'efforcent de faciliter
l'invasion intellectuelle occidentale des pays islamiques (...) Les
organisations missionnaires dans le monde islamique ont tenté d'affaiblir la
foi des musulmans, de remplacer l'idéologie islamique par des idées laïques
et d'ouvrir la voie à l'occupation des pays islamiques en y asseyant l'impérialisme
(...)
Le
mouvement missionnaire a laissé des traces profondes dans la vie islamique,
dont voici des exemples :
1. L'admiration et l'adoption du mode de vie occidental (...) Les valeurs matérialistes d'exploitation de l'Occident et la vision du monde occidentale étaient si populaires que de nombreux musulmans y aspiraient, se tournant vers la culture et la littérature occidentales.
2. L'affaiblissement de l'esprit islamique de la jeune génération, consécutif à l'affaiblissement de la foi et à l'adoption des principes et des idées contagieuses de l'Occident. Des idées capitalistes, communistes et athées se sont propagées parmi les musulmans (...)
3. L'influence occidentale sur le système éducatif des pays islamiques. Les missionnaires, aidés de l'impérialisme, ont su traduire leur philosophie et leur culture en fondements éducatifs dans plusieurs pays islamiques. L'histoire et la culture occidentales sont devenues la principale source d'apprentissage et d'éducation des sciences pour les petits musulmans (...)
4. La diffamation de l'histoire islamique et de l'histoire de la vie des califes musulmans, la présentation de l'histoire islamique comme [une série] de conflits, de guerres civiles, de révolutions, de batailles pour le pouvoir, comme la répression des citoyens (...) La mise en cause de l'islam, de son Prophète et de la véracité de ses prophéties, et la propagation d'idées fausses, comme de prétendre que l'islam s'est répandu par l'épée et la coercition. Et l'incrimination des lois sur le divorce et la polygamie en décrivant comme inhumains les châtiments institués par la loi islamique. »
(1)
Voir le Dossier Spécial
n°6 de MEMRI
(2)
Culture
islamique pour classe de Première,
édité par le ministère de l'Education de l'Autorité palestinienne avec
l'approbation du ministère jordanien de l'Education, 2003
Repris par Etoile-Liante le 30 novembre 2002.
"Recherche la mort !" tel est le titre du dernier rapport spécial de Palestinian Media Watch - l'Observatoire des médias palestiniens. Rapport accompagné d'un CD Rom qui reprend des séquences de la télévision officielle palestinienne, des articles de journaux, etc. et que l'on peut visionner sur le site www.pmw.org.il
Nouveaux témoignages sur le rôle des enfants palestiniens dans les combats de Jénine
Unité du Porte-parole de l’Armée de Défense d’Israël Section Information Date : 29/11/2002
Repris par Etoile-Liante le 30 novembre 2002.
Une
enquête publiée par l’hebdomadaire du Hezbollah, [image scannée
ci-dessous] Al Intiqaad, met en évidence l’implication des
enfants dans l’activité terroriste au camp de réfugiés de Jénine
au mois d’avril 2002. Cette enquête révèle le rôle central
joué par les enfants et les adolescents palestiniens dans la
fabrication et le lancer de charges explosives contre les soldats
israéliens ainsi que leur collaboration avec les terroristes
‘adultes’. Les enfants palestiniens ont avoué au journaliste
d’Alintiqaad avoir participé activement aux combats aux côtés
des organisations terroristes.
“Nous
avons échangé les
“Nous
avons troqué les
“Au
fil du temps, les enfants se sont de plus en plus impliqués dans
les activités terroristes, participant également à la
fabrication d’armes et d’explosifs. Lorsqu’un premier groupe
d’enfants assistait à la fabrication des explosifs, un second
les plaçait stratégiquement sur le terrain d’après les
instructions d’un activiste terroriste. Un troisième groupe
tendait des embuscades aux soldats israéliens aux coins de rues
à l’aide de sacs contenant des charges explosives.“
Le
reporter Ali Samoudi a déclaré avoir vu des enfants recevoir des
charges explosives et s’entraîner à les utiliser, dans le but
de les lancer contre les soldats israéliens. Fadi, un enfant résidant
dans le camp, avoue: ”Les explosifs leur arracheront la tête.
Et la prochaine fois qu’ils oseront rentrer dans notre camp, le
sol sera recouvert de nos cadavres.” Bassam, un autre enfant,
court dans sa chambre apporter les charges qu’il a préparées
et les met dans son cartable. “Il a sorti les livres et a mis
les charges explosives à leur place”, raconte le journaliste.
“Lors
de la bataille de Jénine, des explosions résonnaient dans tout
le camp. C’est la raison pour laquelle les résidents du
“Muatsim,
16 ans, avait pour habitude d’embrasser les grenades avant de
les lancer sur les ‘soldats sionistes’ et déclarait:
“Allah, rends cette explosion aussi forte qu’une boule de feu
afin qu’elle brûle le coeur des Juifs”.
“Des
témoins ont affirmé avoir vu un adolescent de 16 ans lancer au
moins 50 grenades sur les soldats israéliens. Des enfants
l’accompagnaient et défendaient le camp. Ces derniers sont
parvenus à endommager cinq tanks et à en détruire un sixième.”
“Ala
Sabadge, un haut responsable des Brigades des Martyrs d’Al Aqsa
(Branche armée du Fatah de Yasser Arafat) a déclaré: “Nous
parvenons de temps à autre à vaincre l’ennemi. Les hommes,
femmes et enfants se positionnent aux entrées, armés, prêts à
l’attaque. Il s’agit ici de transmettre un message clair à
Telle
était la stratégie adoptée par les dirigeants palestiniens du
“Ces organisations [terroristes] se sont rassemblées [la nuit de l’opération de l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine en avril 2002] sur la place principale du camp. Les enfants et les adolescents ont défilé, appelant à la lutte à mort pour la concrétisation de la voie d’Allah. “Chacun d’entre nous avait préparé ses charges explosives”, déclare un adulte, “ainsi que celles de ses enfants. Ce sont eux, les enfants, qui ont brisé les rêves des sionistes de souiller notre terre.”
Palestinian Media Watch, observatoire des médias palestiniens, vient de publier un nouveau rapport dans lequel il montre l'une des manières qu'utilisent les responsables palestiniens pour pousser leur jeunesse au martyre, obtenu en tuant autant de Juifs que possible.
Le moyen est simple : donner à une école, une colonie de vacances, un établissement sportif, une équipe de sport, le nom d'un Palestinien ou d'une Palestinienne qui a péri en perpétrant un acte terroriste contre des Israéliens.
Ainsi un Lycée de jeunes filles de la région de Hébron porte-t-il le nom de Dalal Mughrabi, qui avait participé à une prise d'otages dans un bus. Celle-ci s'était soldée par la mort de 36 Israéliens et d'un Américain (en 1978).
Une colonie de vacances porte le nom de Ayyat al-Akras, jeune femme qui a assassiné des Israéliens dans un supermarché de Jérusalem en s'y faisant exploser.
A Gaza une autre colonie porte le nom du commandant des brigades des martyrs d'Al-Aqsa, organisation terroriste responsable de l'assassinat de nombreux Israéliens.
Les exemples abondent, hélas.
De surcroît des fonds venus de l'étranger, censés aider la jeunesse palestinienne par le biais de l'éducation, sont utilisés dans ces établissements qui prônent la mort. Comme on le voit dans l'affiche ci-dessous. Il s'agit d'une affiche dans une colonie de vacances pour scouts, financée par l'UNICEF. Sous le logo de cette organisation on voit un arbre qui tient une arme...Quant aux discours qui y sont prononcés pour les enfants, il s'agit d'autant d'incitations à la haine.
Image transmise à la télévision palestinienne le 29 juillet dernier :
Hélène Keller-Lind pour Etoile-liante
L'éducation des enfants musulmans
Apprendre à l'ombre de La Mecque de notre envoyé spécial Claude Lorieux Riyad (2 février 2002)
Les écoliers saoudiens consacrent le tiers de leur temps à l'étude du Coran, les collégiens, environ le cinquième, et les lycéens des classes terminales, autour de 11 %, témoigne un universitaire. 42 % des étudiants fréquentent des universités religieuses islamiques, précise un enseignant.
Même en Arabie, terre natale de l'Islam, il se trouve des parents pour juger que c'est trop et que leurs rejetons gagneraient à être mieux armés pour entrer dans la vie active. Ils réclament davantage de cours d'informatique et de langues vivantes, bref de matières appréciées sur un marché du travail envahi par les expatriés. Ils sont d'autant plus favorables aux réformes que "l'enseignement général repose beaucoup sur la mémorisation", déplore un chef d'entreprise de DJedda. Il peine à trouver des jeunes qualifiés pour travailler chez lui.
Depuis le 11 septembre, les Etats-Unis, qui accueillent 30 000 étudiants saoudiens dans leurs universités, ont joint leur voix aux partisans d'une "évolution" du système éducatif : "évolution" car le mot "réforme" sent le soufre dans cette société conservatrice. L'Amérique soupçonne l'éducation nationale saoudienne de fabriquer des chantres d'intolérance voire de la graine de terroristes islamistes.
Certains témoignages sont génants. Un jour, un petit saoudien tourne le dos à son voisin étranger. Il apprendra que l'instituteur é déconseillé aux élèves d'avoir des amis non musulmans.
Un manuel de cours moyen indique que "Dieu tout puissant a coupé court à toutes sortes de complicité et d'amitié entre les musulmans et les mécréants". Les enfants sont ensuite invités à répondre à la question : "Est-il permis d'aimer les juifs et les chrétiens ?" Un intellectuel s'indigne qu'indifférent aux condamnations répétées du terrorisme par le gouvernement, un maître d'école ait pris en classe la défense d'Oussama ben Laden. "Le problème ne vient pas des manuels scolaires mais des enseignants, dont un grand nombre sont des Frères musulmans égyptiens ou leurs disciples", explique-t-il.
Que George W. Bush ait ou non téléphoné en personne au ministre de l'Enseignement supérieur, ainsi qu'on l'affirme à Riyad, la réaction outrée des Saoudiens est incontestable. Muhammad Al-Racheed, le ministre de l'éducation nationale, proteste que "personne n'a le droit de nous dicter ses volontés".
Pour Abdullah Homiedan, de l'université du roi Saud, "notre système éducatif est bon. Ce qui ne va pas, c'est le nouvel ordre du monde". Le Riad Daily proclame que "l'Arabie Saoudite veillera à ce que les études islamiques continuent de constituer l'avant-garde du système d'éducation". Fermez le ban !
"Les Saoudiens ne réagissent jamais sur le coup, et encore moins après des critiques", rappelle un universitaire arabe installé depuis longtemps dans le royaume. On fait valoir à Riad que le prince Abdallah ben Abdulaziz, l'énergique régent du royaume, n'avait pas attendu le 11 septembre pour appeler à la modernisation de l'enseignement et constituer des commissions qui préparent les dossiers de l'enseignement professionnel ou universitaire.
L'enseignement religieux qui préoccupe tant le protecteur américain peut-il évoluer ? Un député du Majlis al Choura (le conseil consultatif) avertit qu'"il y a des choses qu'on ne touchera pas car elles appartiennent à Dieu". Il n'exclut pas en revanche la relecture de certaines interprétations postérieures des paroles du Prophète.
Le prince Abdallah, qui jouit de la confiance des religieux, "commence ses discours contre le fanatisme religieux par des protestations de fidélité à l'islam", relève un diplomate. La monarchie saoudienne s'est toujours efforcée de ne pas irriter inutilement les religieux, qui sont à la fois ses partenaires et ses opposants, surtout quand elle doit leur imposer ses vues.
Tewfic al Sediry, vice-ministre des Affaires islamiques, prédit qu'à l'exception de "quelques fondamentalistes" déjà sur le pied de guerre, "les oulémas ne feront rien pour envenimer les choses car ils savent que le changement n'est pas contraire à l'islam".
Reste à savoir comment cela se passera dans les faits ? La réponse tient de l'acte de foi ou du pari.
Le prince Abdallah a déjà changé des règles jusqu'alors intangibles de l'économie. Il a autorisé des compagnies étrangères à s'installer sans parrain saoudien, voire à acheter un terrain ou un immeuble.
Il devra jouer de la main de fer et du gant de velours pour faire évoluer l'enseignement. La qualité dominante des dirigeants saoudiens est la prudence. Un haut responsable prévient que "les dirigeants qui ignorent les sentiments profonds de leur peuple risquent tout bonnement de perdre leur peuple !"
Un expatrié juge donc que "les Saoudiens ont pris conscience de l'inadaptation et de la dangerosité de leur système éducatif" mais qu'il est encore trop tôt pour parler d'"un début de réforme de l'éducation". "L'enseignement sera d'autant plus modifié qu'on le dira moins", ajoute-t-il.
Primus inter pares au sein d'une fratrie dont chaque lignée défend ses intérêts, Abdallah n'est pas encore roi. Fahd, malade, n'a pas démissionné. Le régent, qui n'est pas tout puissant, pourrait préférer les encouragements, au besoin financiers, à la contrainte.
C'est l'espoir de l'universitaire Mojeb Alzahrani. "L'évolution du marché du travail fera davantage évoluer les choses que les décisions d'en haut. Un diplômé d'une université religieuse incapable de trouver du travail mettra son jeune frère en garde. Le cadet évitera son erreur", estime-t-il.
Après tout, les grands hôtels de Djedda ne se sont pas décidés à embaucher des réceptionnistes saoudiens parce qu'ils possédaient des diplômes de théologie !
© Le Figaro, 2 février 2002.